CAZILHAC... 20 siècles..

 


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     Cazilhac

                        et

                     Son Passé Conquis...

 

          Ce survol en raccourci de vingt siècles est destiné à tous les habitants du village aussi bien ceux issus de vieilles racines que ceux nouvellement installés par leur choix d'y vivre.

 

          A nos aînés afin de réveiller en eux les souvenirs anciens, vécus ou contés par leurs parents.

 

         Mais principalement, à la jeune génération afin qu'elle connaisse mieux le village qui l'a vu naître ou grandir.

 

         C'est une simple contribution qui servira à d'autres, en vue d'un travail d'ensemble encore plus approfondi.

 

 

Noël GHISALBERTI.

 

 

Avant-Propos

 

 

          Au fil de la découverte de l'ouvrage de Noël GHISALBERTI  j'ai noté, qu'en sus des informations nombreuses et détaillées qu'il apportait sur le plan historique, deux observations importantes s'imposaient au lecteur :

 

         - Tout d'abord la longévité et la permanence de l'existence de ce "lieu de vie" que constitue un village et sa pérennité au cours de plus de vingt siècles. Cette durée, malgré toutes les vicissitudes de l'Histoire, est la preuve de l'existence d'une entité ayant une personnalité propre, correspondant à un besoin, distincte de son environnement et pour tout dire ayant une "âme".

 

        - Ensuite nous pouvons constater que le village et ses structures ont été façonnés au cours des siècles par ses habitants (parmi lesquels on retrouve le nom de familles encore présentes) et que chacun au cours des époques précédant le présent a apporté sa part.

 

          Nous sommes ainsi informés que nos actions et nos décisions actuelles trouveront leurs échos dans les temps futurs aussi sachons être conscients de cette responsabilité et soucieux de ce que nous préparons pour l'avenir à Cazilhac.

 

 

Pierre SERVIER

 

 

 

Prétexte*

 

 

          J'aime les vieux mots de ma langue quand je relis VILLON et RABELAIS.

 

          Et tout autant les vieux mots de ma langue d'Oc, ceux des Troubadours, ceux aussi de mon dialecte des Boutières, en Vivarais. J'aime les vieux toits, les vieux sentiers, les vieux murs, les vieux arbres, les vieilles chansons, qui tous sont signes à leur façon... "Je viens de très loin. J'étais là avant toi !".

 

          Nous sommes héritiers. Le passé pèse sur nous de tout son poids, sans que nous nous en rendions compte. Mais un beau jour, tout à coup, quelqu'un, sans être préparé à cela par sa formation et par ses activités antérieures, mais curieux, mais obstiné, se met à fouiller dans tout ce qui lui tombe sous la main : vieux papiers, actes officiels illisibles, registres, compois...

 

          C'est là, l'aventure qui est arrivée à Noël GHISALBERTI ces temps derniers.

 

          Et le voilà désormais pris de passion pour ce passé refroidi de CAZILHAC, avec une folle envie de nous faire partager ses trouvailles. Il touche au but.

 

          Sans m'engager sur le fond «  je ne connais rien à l'Histoire », et même si parfois j'hésite à la suivre dans certaines formulations, néanmoins je me réjouis de sa démarche, car on y sent une joie contagieuse à tirer de l'oubli tous ces petits événements qui ont peu à peu tissé l'histoire des gens d'ici.

 

Lucien GILLES

 

 

* Prétexte au sens étymologique : "tissé ou brodé par-devant".

 

 

Préface

 

L'Histoire de notre village a été écrite sur l'initiative du Comité des Fêtes.

 

          Cet ouvrage représente de longs mois de recherches minutieuses et précises sur le passé de notre village. Il est évident que tout au long des douze premiers siècles, l'absence d'archives nous conduit à nous appuyer sur l'histoire de Ganges  par l'abbé Julien ROUQUETTE et Clément RIBARD, Pasteur-Historien de l'Histoire Cévenole et Maire de Cazilhac de 1896 à 1898.

 

          Pourquoi Ganges ? Parce que nous sommes liés par un passé de quinze siècles d'une histoire commune et dont nous dépendons totalement depuis l'occupation gallo-romaine jusqu'à la création de notre compois au 14ème siècle, et encore après...

 

          Les premières archives (en notre possession), celles tenues par le clergé au 17ème siècle et par la suite municipales, vont nous permettre le bien-fondé des récits et faits très précis qui se sont produits dans notre village. Quelques copies de pièces originales avec les explications appropriées, ceci afin de confirmer les écrits, nous ont paru indispensables.

 

          C'est ainsi qu'avec la création des Etats Généraux du Languedoc, naît le compois de Cazilhac bien délimité avec Brissac et Ganges. Ce compois (territoire) reste sous la domination seigneuriale de Ganges, Marquis- Baron-Comte, qui nous représente au parlement de Toulouse. Cette courte période de la domination du Seigneur de Cazilhac, après la désunion des compois Ganges - Cazilhac en 1665, repasse sous la juridiction du Marquis de Ganges au 18ème siècle.

 

          Les guerres de religion ont professé des maximes impies, en faisant verser beaucoup de larmes et de sang à nos ancêtres, qui seront imprégnés de ces querelles fratricides tout au long de leur vie et ces séquelles seront encore présentes au début de ce siècle.

 

          La Révolution Française, tout en apportant un vent de liberté, va raviver quelques anciennes querelles au village avec ses pillages et ses destructions.

 

          Le 18ème siècle voit la construction du premier canal du Marquis de VISSEC, Seigneur de Ganges. Cazilhac devient "industriel" au quartier du Pont avec l'implantation de ses trois moulins : tannerie, huile, farine ; ses quatre usines, filatures et ouvraisons en soie.

 

          Il connaît un essor économique très important. Le travail y abonde, on manque même de "bras " pour les travaux agricoles. N'oublions pas que notre village est voué à la terre. Il est grand producteur de cocons, de châtaignes (25 hectares), de vins, d'huile d'olive, de céréales (nombreuses aires), de jardinage (légumes) et de bêtes à laine (fabrication de toile de Cadis.)

 

          La population vit dans une complète autarcie jusqu'à cette époque.

 

          Cette manne industrielle va permettre le développement prodigieux de Cazilhac : agrandissement des bâtiments communaux, création de chemins, adduction d'eau, etc... L'extension du village, pendant ce siècle, va passer de deux hameaux à cinq, le nombre de ses habitants va doubler de trois cents à six cents.

 

          Certes, quelques années difficiles vont porter ombrage de temps à autre à cette abondance économique, en dehors des calamités naturelles (grêles, gel, inondations.) Il y aura la maladie du ver à soie (la pébrine), ensuite la mévente des soies grèges due à la concurrence étrangère, les maladies de la vigne, la maladie du châtaignier.

 

          Et puis la première guerre mondiale de 1914, gigantesque fléau, va toucher particulièrement les pauvres gens en charge de famille. La deuxième guerre 1939 apporte son cortège de souffrances, de séparations, de privations et d'humiliations, divisant la population dans ses ardeurs patriotiques.

 

          La Bataille de Ganges, le 24 août 1944, où Cazilhac fût le théâtre opérationnel très tôt le matin, va connaître l'occupation allemande, la contrainte des servitudes à l'occupant, le vol, le pillage, la menace de mort et la mort pour certains d'entre eux. Une très longue journée d'épouvantes qui grâce à la Bonté Divine s'est terminée sans trop de ravage. Le repli précipité de l'ennemi aurait pu être tragique pour tout le village.

 

          Cazilhac, au cours de ses siècles a vu son nom s'orthographier de diverses façons :

 

 

Casialacum 1er Siècle


Cassiallac 12éme Siècle


Cazilhac 17éme Siècle

 

 

          Nous allons vivre tout cela dans cette "anthologie historique "... Un parcours où quelques jalons forment des repères solides, mais où les zones d'ombre sont, hélas très abondantes! ...

 

Cazilhac

 

Ses Projets.


Ses Réalisations.


Sa Vie Sociale.


Sa Guerre de Religion.


Son Economie Agricole.


Son Economie Industrielle.


Ses Vingt Maires (officiels) de 1794 à 1945.

 

 

NoëI GHISALBERTI.

 

 

 

1er Siècle

 

Casialacum

 

Colonisation romaine

 

Naissance de Cazilhac au Quartier de l'Eglise

 

 

          Entrons dans la légende... de nos ancêtres. Un édifice ou petit temple romain, entouré de quelques maisons, servant de "guet" ou d'abri, et un nom donné à cette dépendance d'AGANTICUM (Ganges) où siège et administre le chef de cette colonie gallo-romaine, à l'abri de son oppidum et qui le "baptise" CASIALACUM (propriété de CASSIUS.)

 

          Une première analyse nous permet d'avancer dans nos recherches intuitives concernant ceux qui furent les premiers habitants de Cazilhac au Quartier de l'Eglise : Les Gallo-Romains puisqu'ils y construisent leur lieu de culte. Pourquoi ce quartier plutôt qu'un autre ?

 

          Connaissant tous la stratégie des Romains, pour le choix minutieux des emplacements à la construction des divers ouvrages, ce quartier correspond exactement à leurs besoins. Sa topographie est parfaite, située sur un mamelon, adossée à une montagne dominant le cours de la rivière, carrefour de routes. Donc surveillance totale, c'est un véritable relais entre AGANTICUM et les villages environnants. Une vraie place forte... avec au pied des centaines d'hectares de terres fertiles et irrigables ; sur les côtés encore de la bonne terre favorable à la culture de la vigne, de l'olivier, des céréales et bien d'autres, de forêts propices à l'élevage des "bêtes à laine".

 

 

3ème Siècle


Construction d'une Chapelle

 

Invasions successives - Le Langage

 

 

          L'Evangélisation de l'Occitanie, vers le 3ème siècle, voit la destruction du Temple Romain dit "Païen". S'en suit la construction d'une chapelle à partir des fondations existantes avec un cimetière attenant. Selon les historiens, nous parlons le Latin ou le Gallo-Romain. Au 4ème siècle CASIALACUM, comme toute la province d'Occitanie, fait partie du "Grand Diocèse d'Aquitaine".

 

          Suite aux invasions successives, au cours des siècles suivants, celle des Mérovingiens marquera son passage par les quelques vestiges découverts près de l'Eglise dans l'ancien cimetière (actuellement parking de l'Eglise). Ensuite c'est l'invasion des Wisigoths, des musulmans et pour terminer celle des Francs. Il est fort possible que la construction de la première Eglise (l'actuelle) fût entreprise sous l'ordre des Moines de Saint-Benoît vers le l5ème siècle qui furent des bâtisseurs de sanctuaires.

 

 

 

12ème Siècle

 

 

Casialacum devient Cassillac

 


L'Occitanie au Moyen Age 

 

 

 Histoire commune avec Ganges - Langage Occitan

 

 

 

          Un tournant historique très important à partir de ce 12ème siècle et là, commence vraiment notre histoire en commun avec Ganges. Notre village existe du fait qu'il est sous la domination du Seigneur de Ganges "Pierre de Pierre". Julien ROUQUETTE, historien, relate dans l'histoire de Ganges "qu'il est formellement interdit de rentrer des récoltes la nuit dans la ville" ; c'est donc que CASSILLAC est une terre productive et que le village se peuple.

 

          Sommes-nous sous l'autorité d'un co-seigneur ? Impossible de le préciser, aucunes archives n'en fait mention ! Devenus "Occitans", notre nouvelle langue l'Occitan, ou Langue d'Oc, est le produit d'une évolution subie par le gallo-roman au sud de la Gaule ; ce gallo-roman lui-même avait succédé au latin parlé introduit par les légions romaines, latin appauvri, quelquefois appelé "latin vulgaire", qui va se transformer peu à peu à force d'être parlé par des gens très différents : Gaulois, Francs, Wisigoths, et autres Barbares, comme disent les Historiens, venus du nord ou de l'est...

 

          La Seigneurie règne partout dans la région, c'est la soumission totale... Que penser de certaines libertés achetées au Seigneur qui sont, en fait, plus fictives que réelles.. "Comment accepter la crédibilité de cette phrase quand l'histoire de France nous apprend que les serfs appartiennent à leur maître, qu'ils ne peuvent disposer de leurs corps, ni se marier sans l'autorisation de leur seigneur" ; tous ces pauvres gens vivent en asservissement total, le genou à terre et le front courbé ; il en est de même pour le vassal qui est soumis à son Suzerain.

 

          Que penser également de cette formule employée dans ce siècle à l'établissement du Seigneur partout en Occitanie : "Nous qui chacun, valons autant que vous, et qui réunis pouvons plus que vous, nous vous établissons notre Seigneur à conditions que vous respectiez nos droits et privilèges... " Nous jouissions malgré tout d'une liberté que n'avaient pas les autres provinces de France.

 

 

 

13ème - 14ème siècle

 

(le moyen âge)

 


Création des Etats Généraux du Languedoc

 

Construction d'ouvrages - Nouvelle langue

 

 

          Tout au long de ces siècles nous passons sous la domination du Seigneur Bertrand de PIERRE puis sous celle de Raimond de PIERRE qui sont les Barons successifs des Etats du Languedoc.

L'Evêché de Maguelonne régente la Paroisse. Un conseiller représente la communauté du village à la Seigneurie de Ganges.

 

          C'est pendant ces siècles que sont entrepris la construction des châteaux (même chez nous) et le pont de Cassillac dit "Le Vieux" - 12ème ?

 

           Sur l'historique de Monsieur Clément RIBARD on note l'existence d'un château construit pendant les guerres civiles et qui fût rasé certainement sur ordre de RICHELIEU, comme tant d'autres (plus de cent). "Monsieur RIBARD précise que Cassillac paya 42 livres et 11 solts pour la démolition de son château qui devait exister près de la cure".

 

          Aucune date précise, sur la construction de cet ouvrage, n'a pu nous être donnée.


          "Un besoin de communiquer, de circulation de gens et de marchandises, voit la création de nombreux chemins. Cassillac se situe, comme un carrefour entre "Ganges - Agonès" et "Ganges - Brissac".

 

 

 

Création de chemins

 

 

La première route franges - Brissac.

 

 

          Au départ du Pont Vieux, elle prenait l'actuelle route des Meuses jusqu'à la cinquième, remontait la route des châtaigneraies, traversait le Peyrou Vieux, arrivait au quartier de l'église, descendait le torrent du Boulidou, qu'elle enjambait, grimpait vers le Col de la Luzette (où une auberge-relais offrait gîte et couvert aux passagers) et descendait la colline vers le Mas des Caizergues et Brissac.

 


La route Ganges - Agonés.

 

 

          Elle avait le même itinéraire que celle de Brissac mais arrivée à la cinquième Meuse, elle bifurquait vers le Mas du Fesquet qu'elle côtoyait, se dirigeait vers la Combe Escure et redescendait sur Agonés. Par la suite, la deuxième route de Ganges-Brissac fut modifiée. Elle devint moins pénible, elle ne grimpait plus au Col de la Luzette mais à l'église, prenait le Chemin de la Cire, empruntait le chemin de la Serrane, passait aux "Lavagnes", montait au "Coustat", bifurquait sur la droite pour sortir derrière le Col de la Cire face au karting.

 


La route Cazilhac - Agonès

 

 

          Elle avait son départ au quartier de l'église, elle descendait vers le Boulidou qu'elle enjambait, bifurquait à gauche, grimpait au-dessus du grand Devois du Fesquet pour aller rejoindre au Mas, la route Ganges - Agonés.

          La troisième rectification de la route Ganges-Brissac avec la construction de la route Royale n° 9, au départ du Pont Vieux route des Meuses à la deuxième, remontait le "valat" actuel, débouchait au 341 avenue des Combattants, traversait la Baraquette, la Croix des Quatre Chemins, le Coustat et sortait derrière la Cire.

 

          Une dernière rectification a été faite avec la construction de la Rampe de la Cire et l'ouverture du Col, avec la construction du Pont Neuf, la route fut tracée en droite ligne jusqu'à la Pilote. C'est celle que nous utilisons aujourd'hui.

 

          Ces routes étaient appelées tout simplement chemins, très étroites les anciennes, ne dépassant pas les deux mètres en largeur ; et bordées de muraille en pierres sèches d'une hauteur d'un mètre cinquante à un mètre quatre-vingts. Elles ressemblaient plus à des conduites d'eau qu'à des chemins. Elles étaient "caladées" à la façon romaine, encore visible aujourd'hui, souvent pratiquées à dos d'âne ou à dos de mulet. Aujourd'hui, quelques-unes des plus étroites servent à la randonnée pédestre.


          A partir du XlVème siècle, la propriété foncière est répertoriée dans des registres appelés "compois". E. Le Roy LADURIE, parlant des compois languedociens écrivait : "(Ce) sont de vieilles matrices cadastrales confectionnées seulement dans les régions de taille réelle. Les plus anciens remontent au XlVème siècle". (Les paysans du Languedoc 1966).


          La plupart des terres appartiennent aux Seigneurs de "Ganges" et des environs ; les meilleures sans aucun doute situées dans la plaine ou sur le plateau CASSILLAC. Le Vicaire de "Ganges" dans son historique nous dit "que les "Gangeois" ont acheté bon nombre de liberté et de franchises depuis le 12ème siècle, et continuent encore d'en acheter, par le biais de leur constitution"

 

          En ce qui concerne CASSILLAC, aucun écrit ne peut nous le confirmer. "Avant le l5ème siècle, les biens n'appartenaient pas aux pauvres, chaque année leur bail était renouvelé, au bon vouloir du seigneur". est-il possible que cette constitution, qui a un juge toujours nommé par le Seigneur, donne satisfaction ; car tantôt ces gens demandent la protection du Roy ou celle de l'Evêque. Il est évident que la facilité de louer, avec une redevance des tailles, était plus confortable que d'exercer une surveillance constante- sur le restant du compois.

 

 

 

15ème siècle

 

(La Guerre de Cent Ans - La France adopte l'imprimerie).


Union des Compois de "Ganges" et de Cassillac sous les Etats du Languedoc

 

 

          Le marquis de "Ganges", Seigneur de Cassillac et Baron au Parlement de Toulouse, unit en 1439 la communauté Terrienne de Cassillac avec celle de "Ganges" dans un même compois. Il en est le seul justicier...

 

          L'estimation des terroirs est faite par 4 Prud'hommes 2 pour Cassillac, 2 pour "Ganges". Cette union des deux compois va durer jusqu'en 1665. "Il y a déjà plusieurs petits Seigneurs qui résident à "Ganges" notamment Noble de BONNAIL ; à caractère un peu épineux qui refusait de présenter ses devoirs de Suzerain au Marquis". Noble Bertrand de SAUSSAN Co-Seigneur de "Laroque", Noble Gabriel d'ESTIENNE, tous ces Nobles se partagent la quasi-totalité du terroir de CASSILLAC (70 %).


          Que devons-nous penser des décrets qui sont établis au Parlement de Toulouse dans cet Etat du Languedoc, dont nous faisons partie et où nous sommes représentés par notre Consul...

 

           En 1482 une autonomie est accordée par le Roy. Les Etats du Languedoc pratiquent une politique un peu libérale, surtout dans le domaine de la tolérante religieuse et linguistique. Que sont devenues les Grandes Lignes Occitanes, au sens aigu de Démocratie, pour n'en citer qu'une... . "Tous les hommes et toutes les terres sont libres de leur nature et toute servitude est usurpée.

 

 

          Nous découvrons un contraste impressionnant ! Principalement dans nos campagnes, ce qui nous intéresse, car nous sommes paysans dans notre village à 95 %, vivant uniquement des produits de notre terre. Nous sommes bien loin, de l'âge industriel, qui par la suite donnera un nouvel essor au village. CASSILLAC est en plein moyen âge...

 

 

 

16ème Siècle

 

 

(La Renaissance sous François 1er - Evolution des Arts - Début de Réforme)


L a Langue Française - Début des Guerres de Religion

 

          Avec l'arrivée du Noble Bertrand de SAUSSAN, Seigneur de La Roque et Seigneur de CASSILLAC (qui marquera de son nom Le Mas de La Roque), va être procédé la délimitation de son compois, par un décret en date de 1540, avec les limites de celui de "Brissac". Celui de "Ganges" avec Cassillac a été établi au 14ème siècle.

 

          Le Grand Compois de "Ganges" (Canton) est rattaché à "Montpellier". Est-ce à ce moment-là que notre destinée s'est acheminée vers le futur Département de l'Hérault ?

 

          François 1er avec l'Edit de Cotterets impose le Français pour les actes officiels et réduit au rang patois la langue d'Oc. Ce patois restera parlé chez nous à la campagne jusqu'à la révolution Française et même longtemps après... Il sera encore écrit tout au long de ce siècle, quelques mots (échappés) figurent dans les documents officiels (sur notre livre du compois).

 

          La juridiction du compois est partagée entre Pons de Pierre, l'Evêque de Maguelonne depuis le 15ème siècle. L'Eglise est devenue immensément riche avec ses revenus de toutes sortes, Abbayes, Paroisses, Domaines, etc. Par la suite nous supposons, qu'avec la vente du temporel une nouvelle vague de Notables s'installent à Cassillac, "car ils étaient désignés comme acheteurs privilégiés de ces biens, nous dit l'histoire".

 

 

 

Guerres de Religions

 

 

 

Ce thème mérite vraiment qu'on lui consacre une page très spéciale.

 

          Pour ceux d'entre nous, qui ont lu soit l'histoire de Ganges par le Vicaire Rouquette soit celle de Clément RIBARD, Maire de Cazilhac en 1896, doivent encore ressentir les effets horribles qui se sont produits dans le canton.

 

          Selon ces deux historiens, de confessions différentes, et au travers de leurs récits quelques fois amplifiés des deux côtés, nous pouvons deviner les atrocités réciproques qui se sont commises à Cassillac. Clément RIBARD nous donne l'origine de cette réforme à Cassillac qui aurait commencé en 1560 et ce mot de réforme est significatif de guerre.

 

          En 1561 l'Eglise (une des plus belles de la région selon Rouquette) est dévastée et en partie détruite. Elle le restera jusqu'en 1678. Les catholiques sont pourchassés, le curé fuit le village, son Presbytère est saccagé, le cimetière est profané, à "Ganges" l'Eglise St-Pierre (la première) est totalement rasée et ses pierres servent à la construction du Temple.

 

          Cassillac est totalement aux mains des Protestants et va s'unir en consistoire avec "Ganges" où sont nommés deux anciens pour y siéger. Un courant de conversions, après le passage de Calvin à "Ganges", entraînera au protestantisme presque toutes les Cévennes. Cette conversion de Cassillac va voir l'édification de son premier temple en 1582, édifié sur une terre appartenant à Antoine RIBARD résidant au Boulidou, au quartier de la Ponchounière...


 

... "L'emplacement du Temple aurait été la vigne, qui est confrontée au couchant par l'ancien cimetière catholique (entre les deux), au midi par le jardin de la cure, et au nord par une terre appartenant à Monsieur GROS"...


31/05/2008
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