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1819        Achat de la Maison Rouviére à l'Eglise


Première Mairie - 4 Ecoles communales


(2 Catholiques, 2 Protestantes)

 

 

 

          C'est à la suite d'un conflit qui éclate entre le Sieur ROUVIERE, propriétaire de la maison et de terres au quartier de l'Eglise, et le Comité Paroissial, que va aboutir l'achat de cette maison. Le contenu d'une délibération du Conseil Municipal nous éclaire sur l'origine de cet épisode :


          " Le Sieur ROUVIERE a construit un mur contre l'Eglise pour y loger des cochons, volailles et moutons, de plus il a fait plantations d'arbres qui par la suite gêneront le jour aux vitraux, privant ainsi l'Eglise de lumière... Ceux-ci incommodant la maison de Dieu, et détournant les fidèles de leurs pieuses dévotions... "  fin de citation.

 

          Après quelques tractations, la commune achète la Grande Maison, sa cour mitoyenne avec le Presbytère, son four à pain, et le puits pour la somme de 4 000 francs... Le Sieur ROUVIERE s'oblige à donner passage dans son champ aux processions de solennité.

 

          Ainsi naît officiellement la première Mairie avec ses 4 Ecoles Communales, 2 Catholiques filles et garçons, 2 Protestantes filles et garçons, avec instituteurs communaux et institutrices, des 2 religions différentes.

 

          On va profiter de cet achat pour démolir le grand Colombier du Presbytère "pour avoir du jour", les pierres récupérées vont servir à rehausser les murs du cimetière (l'ancien, actuel parking), et à l'établissement d'un banc municipal dans l'église.

 

          Le 25 Mars 1813, Monsieur le Comte de CASTELVIEL est nommé Maire et prête serment à l'Empereur : "Je jure fidélité à l'Empereur et obéissance à la constitution". (Les Conseillers et Agents Administratifs en faisaient de même.) Il est destitué par le Préfet de l'Hérault le 4 Août 1815.

 

          " Le repos hebdomadaire redevient le Dimanche, le 7 Juin 1814 un décret ordonne l'observation obligatoire et rigoureuse du Dimanche et des fêtes religieuses. Il est expressément défendu de travailler ces jours là. Depuis la révolution le repos était tous les 10 jours avec interdiction de faire grève ou de quitter son lieu de travail sans motif valable."

 

          Est-il nécessaire de mentionner que les journées de travail, pendant la saison étaient de 12 heures par jour et de 8 à 10 heures pour les enfants selon leur âge.

 

          Nous allons changer de Maire trois fois de suite de 1813 à 1818 à la suite de transmission d'ordonnance par le Roi Louis XVIII au Préfet, qui décrète l'annulation des élections des maires : "en anticipant l'élection, qui doivent s'effectuer en 1818, en l'avançant en 1816".

 

          Ces années-là, on destitue pas mal dans notre commune, tour à tour Garde Champêtre, Garde Forestier. Il est vrai que la France traversa de fortes turbulences politiques, la Révolution, la République, l'Empire, la Royauté. Quatre régimes totalement divergents en 23 ans. C'est beaucoup trop pour Cazilhac qui vit dans une région calme, malgré tout à l'abri de ces cahots.

 

 

 

Etablissement des Hameaux.

 

 

Leurs compositions.

 

 

 

          En 1820, Cazilhac compte 490 habitants et se constitue de deux hameaux :

         

          - hameau de l'Aire de Frézal qui comprend le village haut (la Cathédrale), le Crès, le Petit Paris, le Mas de Merle, le Mas de Baudran, le Lac et les Aires, la Tuilière.

          - hameau du Mas de La Roque qui comprend le Mas de Lasalle (le Castellas), Mas Viala, Brancas (ancien Mas), le Pont, Barbo et Fangouse, Baraquette (ancienne la Baraque), l'Eglise et le village bas (la Plaine).

 

          En 1822, il se produit un fait intéressant que nous devons connaître. La Fabrique (anciennement Marguillers), Comité Paroissial, demande la réinstallation de la cloche à l'église ; celle-ci avait été descendue de son clocher et brisée sous la Révolution Française. "La fabrique se réfère au rôle qu'elle doit jouer comme par le passé pour appeler les fidèles à leur dévotion. La cloche communale, elle, sert beaucoup plus les employeurs que les habitants, et le son n'est perçu que par un petit nombre d'entre eux, pas à ceux trop éloignés de la commune." Relation, entre la Mairie et l'Eglise, légèrement tendue cette année-là...

 

          Le 12 Mai 1828, le Garde Forestier à cheval de Gignac est chargé par le Conseil de la délimitation de la forêt de Cazilhac devenue très importante. Toujours mesurée en arpents, avec " repère d'époque, une pierre plantée au nord, un rocher au sud en limite de...".

 

          Encore une fois la contestation ne se fait pas attendre... (cela devient presque une habitude.)

 

          Le rapport du Garde Forestier est le suivant :

         

           - 1043 arpents de forêts dont 317 communaux,

 

           - 726 appartiennent aux particuliers.

         

          Le rapport des taxes, mais surtout des ventes de coupe communale, amènera aux recettes budgétaires 14 675 francs à l'année. Par la suite un décret de Louis Philippe ordonnera à la Mairie de conserver en permanence un quart en réserve de sa forêt sur tout le domaine communal, sans doute pour freiner l'exploitation exagérée due à la demande constante de ce matériau et de ce combustible. L'emploi de la pierre à charbon faisait à peine sa pénétration et son transport par voie ferrée était inexistant chez nous.

 

 

 

 

1830          création de chemins à grande circulation

 

 

 

Délimitation du Territoire communal

 


Projet et Construction du Temple et du Cimetière Protestant

 

 

 

          C'est pendant ces années-là que sont construits ces grands chemins dits "à grande circulation" ; notamment de Ganges à Brissac, par le Col de la Cire Neuve (l'actuel), le chemin de la Croix de Quatre Chemins, à la Baraquette est élargi par la même occasion.

 

          Tous les anciens chemins sont pratiquement abandonnés et serviront de drailles pour les troupeaux par la suite.

 

          Le 21 Août 1830, Monsieur Barthélemy GUIBAL est établi maire du village et prête le serment d'usage au Roi Louis XVIII : "Je jure fidélité au Royaume, obéissance à la Charte Constitutionnelle et aux lois du Royaume".

 

          L'établissement de la Poste Rurale va amener la suppression du messager du village, "poste devenu inutile" précise le Conseil.

 

          On construit le Four communal sur la Place du Crès. Le 12 Décembre de très fortes gelées causent des dégâts importants à la vigne et aux oliviers. Le chômage va affecter une grande partie de la population agricole. Le Conseil vote une allocation de 800 heures de travail pour les chômeurs, destinée aux travaux publics de la commune. La Fabrique (Comité Paroissial) y contribue en apportant son aide aux indigents.

 

          En 1832, à la suite de diverses contestations, on définit les limites entre Saint-Laurent Le Minier et Cazilhac (Gard-Hérault.) La Vis formant une limite naturelle sera acceptée des deux parties.

 

          Contestations de la Mairie de Brissac qui "accuse" Cazilhac d'empiéter sur son territoire... La Mairie de Cazilhac s'en réfère au décret de 1540 qui avait délimité son Compois sous le Seigneur du village ; elle fait référence à une oliveraie et un mur épais en pierre sèche qui auraient servi de limites "autrefois" sur le versant Sud côté Brissac, trajet des anciens chemins Ganges, Agonès et Brissac. Mais la Mairie reconnût que le plan du Géomètre en Chef du cadastre n'est pas exact, que les sestérées et les dextres étaient toujours portées en dessous de leur réalité, etc...

 

          Après discussions, un accord est conclu, et on prend pour délimitation les repères naturels d'antan ! "La ligne séparative et définitive sera de la crête du rocher, à partir du Col de la Siniole, passant par le quartier des Gravasses, le Gros Rocher du Coustat, le Col de la Cire, le sommet de la Luzette (ancienne auberge), pour arriver à la Croix du Calvaire, à mi-pente du grand domaine du Fesquet". Voici une perfection de limite, tout à fait claire ! A un hectare près.

 

          Ce siècle est débordant de projets de toutes sortes. Cazilhac connaît un épanouissement économique important malgré les surprises naturelles, le gel, la grêle, les inondations, les hauts et les bas de ses filatures, qui font subir aux habitants tantôt abondance tantôt privation, mais force est de constater son développement, nous sommes 509 habitants.

 

          On continue toujours à créer de nouveaux chemins de moyenne communication, chemins à un collier, d'autres plus importants à deux colliers pour les grandes communications. En 1827, suite à la remarque faite par le Comte de CASTELVIEL du chemin privé dans sa propriété que toute la population emprunte illégitimement, le chemin de l'église à la Plaine est construit ; pour éviter toutes discussions possibles.

 

          En 1832, projet de construction du Temple et du cimetière Protestant. La construction du Temple est entreprise le 10 Novembre 1838 et sera stoppée par manque de fonds. Il est achevé en 1842. Les dépenses prévues par Monsieur BLANC Architecte (6 000 francs) sont largement dépassées puisqu'elles atteignent 9 180 francs.

 

          La Mairie participe en octroyant la somme de 3 000 francs pour l'achat de la cloche et autres dépenses. On projette l'achat d'un terrain pour la construction du cimetière protestant. Ce projet sera revu deux fois, l'achat du terrain dans un premier temps à Messieurs ANGIJIVIEL et BASTIDE pour 500 francs. Ce terrain sera échangé par la suite, "la communauté protestante souhaitant le voir situé près de leur futur temple" (en projet).

 

          En 1840, les Notables protestants de Cazilhac, avec les fidèles, demandent au Ministre de la Justice et du Culte la création d'un poste de Pasteur à Cazilhac avec mission de desservir l'Eglise réformée de Gorniès, avec une indemnité de logement "si la Mairie ne peut point le loger".

 

          Afin de résoudre ce petit problème, est achetée la maison de Monsieur GOUNELLE, 4 000 francs, pour servir de presbytère au desservant de l'Eglise réformée avec les achèvements des travaux du cimetière et du temple, cette même année en 1842.

 

          En 1875, on clôture le cimetière protestant, resté plus de 40 ans sans protection. Il sera agrandi en 1883 et 1896, le montant des travaux s'élève à 2 500 francs. .

 

           Une toute petite précision à ajouter, Monsieur GOUNELLE est maire de Cazilhac depuis 1835 et le reste jusqu'en 1844. On procède à l'agrandissement de l'église catholique en 1846,  montant des travaux 7 000 francs.

 

 

 

 

Projet de construction d'Ecole et de Mairie

 


"Plus les hommes seront éclairés... plus ils seront libres... " (Voltaire).

 

 

          C'est un grand projet qui va mettre beaucoup de temps à se réaliser de 1854 à 1895. On étudie, on révise, on repousse, et pour finir, le beau bâtiment ne se fera pas ! Les écoles communales existent depuis la convention, mais elles ne fonctionnent à "plein" (à 4 écoles) qu'à partir de 1802.

 

          Elles sont réparties en deux confessions différentes catholique et protestante, filles et garçons, avec enseignants de même religion. Il y a 60 enfants dans ces 4 classes. Au cours d'une visite de l'Inspecteur d'Académie, le 19 Juin 1854, qui constate la surcharge et la vétusté des locaux, est envoyée à la Mairie une mise en demeure d'améliorer cette école ; on suggère même la construction de nouveaux locaux.

 

          Deux ans s'écoulent. Une première étude est faite. Des plans et devis sont établis par l'Agent Voyer, le prix s'élève à 14 868 francs. Le Conseil approuve à l'unanimité. Le Préfet donne son accord, on achète le terrain à la Baraquette au Sieur Ribard (actuelle Mairie), en Mars 1857 pour la somme de 10 000 francs.

 

          Les fonds ? On pense se les procurer en vendant une coupe de bois 5 000 francs, en empruntant 3000 francs auprès de la Caisse des Ecoles, plus en faisant un deuxième emprunt payable en 10 ans.

C'est alors que commencent les palabres... L'enthousiasme n'est plus le même, on réfléchit beaucoup trop. Cette école avec sa Mairie ne plaît plus autant qu'il y a trois ans...

 

 

 

 

          On découvre :

         

          Que dans ce bâtiment, qui sera construit d'un rez-de-chaussée seulement (Mairie au centre et une école de chaque côté), la salle du conseil (située au rez-de-chaussée) risque de gêner en délibérations, et "de voir et d'entendre les curieux". Les murs d'enceintes sont trop importants, ils font figure de forteresse...


 

          Que la citerne pour servir d'eau potable aux écoles et aux instituteurs est située sur un terrain mouvant...  Bref ! Plus personne ne veut de ce bâtiment. L'Agent VOYER JAUJON se fâche, se plaint au Préfet d'où l'intervention de ce dernier.


 

          Le plan est revu et corrigé, on va surélever cet ouvrage qui par la suite subira encore d'autres transformations. Deux ans de plus de perdus pour étudier ces transformations, alléger les devis devenus trop lourds, afin que la somme initialement prévue soit respectée.

 

          Les travaux commencent en Décembre 1858. Ils comprennent bien la construction de deux écoles de garçons catholique et protestante, une salle d'accueil (situées au rez-de-chaussée), les jardins de l'instituteur et cours de récréation. Au premier étage, la salle du conseil avec les dépendances de la mairie et le logement des deux instituteurs communaux, catholique et protestant. "Les anciennes écoles auront pour vocation l'enseignement aux filles avec la même séparation confessionnelle que celle des garçons."

 

          Mais revenons à nos quatre écoles existantes au quartier de l'Eglise (Maison Bertrand). Avec le projet de nouvelle construction, elles ont été délaissées de travaux d'entretien pendant quatre ans. Elles ont sérieusement besoin de réparations et d'ampleur.

 

          C'est ainsi que l'on prévoit la remise en état du bâtiment, construction de fenêtres pour ajourer les salles de classe, l'aménagement de la salle du conseil pour servir de logement aux sœurs religieuses (enseignantes de filles), qui en définitive ne seront jamais logées dans cette salle car celle-ci sera récupérée pour l'agrandissement de classes, mais dans une autre située au rez-de-chaussée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Le 15 Mai 1850, le Comité Paroissial de l'Eglise réformée demande que lui soit "affermée" la partie du presbytère protestant restant disponible, pour y installer les écoles protestantes et les instituteurs. Ce presbytère abrite le pasteur.

 

          Pierre GARRIC le Maire refuse pour la raison suivante : "les locaux ayant été construits avec une certaine élégance, tapisseries aux murs, cheminées de marbre seraient en peu de temps dégradés, si on les livrait aux enfants. Il en est de même pour le parterre fleuri et les arbres fruitiers qui s'y trouvent, tout cela serait également détruit et ravagé à la suite du passage des écoliers."

 

          Les familles protestantes ont fait une pétition auprès du Préfet et celui-ci demande une information plus approfondie au maire. La réponse de Monsieur GARRIC est la même que celle donnée aux familles : "Le refus de ce bail est justifié pour la raison suivante, ce bâtiment a été construit pour servir de logement au ministre protestant et uniquement pour cela".

 

          "Cette réalisation prendra effet lorsque les écoles nouvelles des garçons pourront être transportées dans ses nouvelles constructions, et s'en suivront les réparations prévues", nous dit cette délibération en date de 1859.

 

          Nous ne connaissons pas le jour exact (1859) de l'arrivée de ces deux sœurs religieuses à Cazilhac, mais nous savons que peu de temps après la formation de ces quatre écoles, la population catholique avait émis le souhait que l'enseignement des filles catholiques soit dispensé par des sœurs religieuses.

 

          Réaction sans surprise de la population protestante... Elle émet le même souhait et exige une institutrice de sa religion. Le Conseil ayant délibéré dans ce sens, il avait attribué la somme de 1 260 francs à l'instruction protestante pour l'année et, compte tenu du logement, atribuait la somme de 900 francs aux deux sœurs (loyer 360 francs, ce qui nous parait un peu élevé).

 

          On a imaginé l'école des garçons, à la Baraquette en 1860, et très vite on s'aperçoit qu'il manque un asile (école maternelle), pour accueillir les enfants en bas âge. On achète une parcelle de terrain (attenante) à Maurice JACQUES pour y construire cet autre bâtiment (qui ne se fera jamais). On a beaucoup de mal à réaliser le projet initial qui a dépassé largement le coût prévu (11 70 francs en plus).

 

          Mais on va améliorer aussi l'état de l'école des filles à l'église. En 1863, on achète 40 ares de terrain au Sieur Casimir CAMBON pour la somme de 850 francs, pour y construire cour et préau et le four communal qui par la suite "enclavera et privera de jour l'habitation des sœurs".

 

          En 1877, on rehausse les murs du préau et celui du bâtiment, la cour du presbytère et de l'école pour servir de classe supplémentaire. Il y a 105 enfants en âge scolaire, 44 garçons, 36 filles, 25 enfants en bas âge.

 

          En 1881 lors d'une visite, l'Inspecteur d'Académie rédige un rapport sévère sur l'école des garçons : "Absence de préau, cour de récréation trop petite, école des garçons incomplète (classe de 40 places) délabrement des lieux, menace d'effondrement des plafonds, etc... "

 

          Le Conseil mandate Monsieur CAUSSE, architecte de la ville de Ganges, qui constate l'état des lieux et confirme les dires de l'Inspecteur. Après étude, il s'avère que les réparations coûteront fort cher (sans précision de chiffres) et l'architecte propose la démolition du bâtiment et la construction d'un autre avec asile incorporé, plus éloigné du chemin à grande communication avec Ganges, laissant sur le devant un large espace pour la place publique (ce qui est l'inverse actuellement).

 

          Les plans sont établis, le montant du devis de Monsieur CAUSSE est de 39 300 francs. Nous devinons pourquoi ce beau bâtiment ne s'est jamais construit, malgré l'accord du préfet et l'étude de remboursement faite au préalable.

 

          Comment peut-on réaliser qu'une école avec mairie, construite il n'y a même pas 25 ans soit dans un pareil état de délabrement. Difficile à comprendre!

 

          Depuis quelque temps, Paul GOUNELLE, qui est maire, a nettement formulé le désir d'abolir les écoles religieuses afin qu'elles soient remplacées par deux autres entièrement laïques. Le 23 Janvier 1881, le Conseil ne se prononce pas en sa faveur, le vote est nul 5 voix pour, 5 voix contre.

 

          Par la suite, il revient à la charge et explique très sagement à son Conseil "qu'il faut en terminer avec ses querelles confessionnelles, qui ne font que diviser la population et qu'il est bon de prendre cette décision, qui s'impose..."

 

          Son Conseil le suit et le rejoint dans cette laïcisation et fusion d'écoles, sans distinction de culte, le rejoint également dans son projet de nouvelle construction, "Mairie-Ecole-Asile", et donne son accord pour une subvention de 100 francs au Pasteur et 100 francs au Curé pour l'enseignement religieux en dehors des heures de cours.

 

          On supprime les murs d'enceinte sur les côtés, à la suite des plaintes des habitants, gênés pour aller aux abreuvoirs publics avec leurs troupeaux (place publique). Le projet trop onéreux du bâtiment, ne s'étant pas réalisé, on va se contenter d'améliorer, de restaurer, de surélever, de démolir et de reconstruire, et on va dépenser 30 800 francs que l'on remboursera pendant 30 ans.

 

          En 1887, le traitement des enseignants est le suivant :

 

Pour les filles :

 

Enseignante catholique (absence de sœurs) : 900 francs

Enseignante protestante : 900 francs

 

Pour les garçons :

 

Enseignant catholique + cours adulte :1 500 francs

Enseignant protestant : 900 francs

 

          Les cours du soir donnés aux adultes étaient offerts gracieusement par la Mairie.

 

          A nouveau le manque de document nous prive d'explications de l'absence de ces deux sœurs. Ont-elles quitter leurs habits religieux ou échanger obligatoirement leur appellation de "sœurs" contre "Mademoiselle", suite à la laïcisation qui sévit en France ?

 

          Nous savons que le projet de loi présenté par Jules FERRY en mars 1879, dans son article 7, interdit à tout membre d'une congrégation l'enseignement public ou privé.

 

 

 

 

          Le, 29 mars 1880, Jules FERRY oblige les congrégations à demander l'autorisation du Gouvernement pour l'enseignement. Toutefois faute de personnel, cette application intégrale des décrets ne sera pas appliquée aux congrégation de femmes. C'est la raison pour laquelle, quelques années plus tard, Monsieur de RODEZ BENAVENT ouvre sa première école privée en novembre 1894. Elle est officialisée en 1902 avec une demande d'ouverture par Sœur Rosalie (directrice de l'école).

 

          En 1889 un achat de terrain est effectué par la Mairie à Madame Louise Esther GERMIAUD, veuve RIBARD, d'une contenance de 33 ares pour la somme de 2 500 francs, en vue d'agrandir la place publique. Une plantation d'arbres y est faite peu de temps après. C'est seulement à la rentrée du 1er Octobre 1895 que ce bâtiment sera terminé de rénovations et qu'il verra la fusion des 4 écoles publiques (divisées en deux religions) en deux écoles laïques, une pour les filles, une pour les garçons. C'est seulement sept ans après que va s'ouvrir l'école privée St-Joseph avec Sœur Rosalie SOLIGNAC, autorisation d'ouverture accordée par la Mairie le 20 Octobre 1902 (le bâtiment appartenait à Monsieur de RODEZ).

 

          Le 28 Août 1898, on procède avant la rentrée des classes au changement de l'institutrice catholique, Mademoiselle LABORIE, chargée de l'enseignement aux filles protestantes, par une autre de même religion que les élèves. Monsieur Barthélemy FESQUET, le maire, approuve ce changement et considère : "qu'une institutrice protestante sera mieux dans la situation en rapport avec les enfants"

 

          Une belle page de l'histoire, intéressante, que nous venons de parcourir, au sujet de nos écoles...



02/06/2008
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