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Le Préfet intervient, demande que soit placé cet argent au trésor public ou d'en faire le placement immédiat, comme l'a exprimé le Conseil, en exécutant les travaux. Il s'étonne que ceux-ci n'aient pas été faits, ayant obtenu la majorité absolue : huit voix sur une.
Monsieur Clément RIBARD répond au Préfet par ces mots : "Le seul qui a voté contre, c'est moi ! ".
Il va retarder la construction de la tour jusqu'à la fin de son mandat. Le transfert de l'horloge et de sa cloche sera terminé le 10 Octobre 1899 ; Barthélémy FESQUET étant maire.
Il arrivait quelques fois que certains conseillers, mécontents de sa rigidité, quittent la salle du conseil, en pleine séance, mais ne le lâchaient pas pour autant.
Le 31 Novembre 1897. Il reçoit les félicitations de son Conseil pour toutes les économies possibles réalisées et pour avoir relevé la situation embrouillée et difficile de la Commune, avec un excédent de recette de 4 298,30 francs.
C'est à lui que nous devons une partie de notre histoire passée. C'est grâce à ses récits qu'aujourd'hui nous avons découvert les étapes importantes de Cazilhac. Rien n'a été changé dans la description de son livre "Histoire Cévenole".
Ces écrits sont et seront tellement enrichissants pour la postérité qu'il ne faudrait même pas déplacer une virgule ! Merci cher Monsieur RIBARD de nous avoir laissé ces pages d'histoire. Elles vous honorent.
Il est bon de rendre un hommage à travers Clément à tous les RIBARD, dont Jean a été le deuxième maire de 1799 à 1806, et tout au long des années successives, la Famille RIBARD par l'intermédiaire d'un de ses membres a siégé au Conseil Municipal.
Il est aussi l'auteur du livre "Pourquoi j'ai été destitué mes fonctions de Pasteur"
François Trémoulet
Un homme illustre. Plus de 70 ans... passées au service de son village.
Sous le règne de Louis XVI, en 1774, il est nommé Régent des écoles et de la Paroisse.
Sous la Révolution Française, il est nommé officier de l'Etat Civil en remplacement du curé Pagès destitué par la convention.
Le 15 thermidor de l'an VIII, sur proposition du citoyen Maire (le deuxième) il est nommé par le citoyen Préfet : Secrétaire Général de la commune.
Le 20 Janvier 1811 il reçoit, toujours du Préfet, sa nomination au poste d'instituteur à charge de donner : "Enseignement à la lecture, l'écriture et l'arithmétique aux classes primaires".
Il prend sa retraite en 1851 avec les éloges de l'Académie de Montpellier (Académie Impériale) pour ses quarante ans de poste comme instituteur dans la même Commune.
Il est presque centenaire...
Nos compliments admiratifs, Monsieur TREMOULET !
Noms des Vingt Maires de Notre commune.
Les dates de leur mandat depuis la Révolution à la Libération.
Pierre GARRIC |
1794-1799 |
Jean RIBARD |
1799-1806 |
Pierre FOULQUIER |
1806-1813 (Démissionnaire) |
Comte de CASTELVIEL |
1813-1815 (Destitué) |
Pierre GARRIC |
1815-1821 (Reconduit) |
André POUGET |
1821-1830 |
Barthélémy GUIBAL |
1830-1834 |
François GOUNELLE |
1834-1847 (Démissionnaire) |
Victor DELARBRE |
1847-1848 (Destitué) |
François GOUNELLE |
1848-1850 (Reconduit) |
Pierre GARRIC |
1850-1866 (Décédé en 1866) |
Charles BARRAL |
1866-1871 |
Barthélémy GARRIC |
1871-1878 |
Paul GOUMELLE |
1878-1884 |
Achille GROS |
1884-1896 |
Clément RIBARD |
1896-1898 |
Barthélémy FESQUET |
1898-1902 |
Henri RICARD |
1902-1904 |
Comte Henri de RODEZ |
1904-1944 |
Clément CAMBON |
1945 |
A noter : une interruption de maire après la libération, remplacée par une délégation spéciale dont les présidents ont été Emile Anguiviel et Raymond Poncet.
En prenant connaissance des noms des maires de Cazilhac, on peut être surpris par la durée très irrégulière de leur mandat, certains un an à peine, d'autres deux ans et plus. Suivant l'autorité gouvernante en place (République, Empire, Royauté, Révolution) les destitutions abrègent d'office la durée prévue.
Nous savons que, depuis le 17 Février 1800, le consul a supprimé les élections. C'est lui qui nomme les préfets et sous-préfets qui à leur tour nomment les conseillers et les maires suivant certains critères, mais principalement notables ou propriétaires de biens.
Après la chute de l'Empire, la timide libéralisation des constitutions communales va permettre la mise en place des élections des Conseillers Municipaux aux suffrages censitaires (loi du 21 Mars 1831), Le Maire et les Adjoints sont nommés par le roi au sein du conseil. Le préfet représentant du roi est chargé de cette nomination.
La révolution de 1848 apportera un progrès décisif en instituant l'élection des Conseillers Municipaux au suffrage universel en leur donnant le droit d'élire leur Maire mais uniquement dans les Communes de moins de 6 000 habitants.
Ce libéralisme sera toutefois de très courte durée. Le coup d'Etat du 2 Décembre 1851 rétablit les rigueurs du Centralisme. Les conseillers restèrent élus mais on revient au système ancien de la nomination du maire.
La loi du 24 Juillet 1867 rend aux Conseillers le pouvoir de décision.
Le 20 Janvier 1874 une loi est votée qui ramène la Commune à sa situation de 1867 en enlevant aux Conseillers le droit d'élire leur Maire.
Il faut attendre 1882 pour voir restaurer le principe de l'élection des Maires par les Conseillers.
Depuis le 5 Avril 1884, nous connaissons une stabilité sur l'organisation municipale et sur les institutions communales.
Le fait, que pendant très longtemps les Maires ont été nommés par la haute autorité, permet de comprendre pourquoi on reconnaît aux Magistrats Municipaux non seulement la qualité de représentant de la Commune, mais aussi celle de l'Etat.
Les Maires après leur nomination prêtent serment, tantôt c'est :
... Je jure fidélité et obéissance à la République.
... Je jure fidélité et obéissance au Roi
ou bien à -sa Majesté l'Empereur.
Dans l'ensemble, ces vingt maires avec leur Conseil qui ont administré notre Commune depuis 1794 avec le savoir et les moyens en leur possession, selon l'abondance ou la pénurie, l'ambition ou la sagesse, la dissuasion ou la persuasion, des projets réalisés ou pas, ont fait de notre village ce qu'il est aujourd'hui, en ne ménageant point leur temps bénévole.
Conclusion
Il m'est demandé de rédiger un petit mot de conclusion à l'ouvrage de Noël GHISALBERTI sur l'évolution historique de Cazilhac.
Tout d'abord, je dois féliciter l'auteur de ce livre pour sa ténacité à fouiller archives et documents divers. Beaucoup plus qu'une histoire locale de notre "petite patrie", Noël GHISALBERTI offre à ses compatriotes, au terme d'un travail acharné et comment ne pas l'en remercier, un bouquet d'anecdotes bien souvent pittoresques, glanées au long des siècles et faisant revivre à nos yeux le passé de notre cher Village.
Abbé Maurice SERRE
Bibliographie
Archives Ecclésiastiques |
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Archives Municipales |
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Archives Départementales |
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Histoire Cévenole |
C. RIBARD |
Histoire de Ganges |
J. ROUQUETTE |
Naissance de l'Hérault |
MARTIN - PHILIPOT - GUY |
Historique de l'Occitanie |
A.DUPUY - A.NOUVEL |
Histoire de la France |
A. DECAUX - A. CASTELLOT |
Maquis Aigoual-Cévennes |
Ct RASCALON |
Monographie de la Coopérative d'Electricité de St-Martin de Londres |
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Canal et Meuses |
A.S.A. |
Je remercie vivement tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de cet historique. Et en particulier:
Monsieur l'Abbé Maurice SERRE
Monsieur Lucien GILLES
Monsieur Pierre SERVIER
Qui ont eu l'amabilité de participer et m'ont fait l'honneur d'illustrer de leur propos, ce document.
Cazilhac et Ses 20 Siècles d'Histoire.
...Pour être "vraie", l'histoire d'une région ou tout simplement celle d'un village ne s'invente pas, elle ne s'improvise pas non plus.
Elle ne doit pas être sujette à des récits ne reposant sur aucun fondement.
Mais bien au contraire, elle se doit de relater avec le plus d'exactitude possible la véracité dans le déroulement des faits sans y déroger.
C'est alors, qu'elle devient crédible !
J'ai écrit, ce que j'ai cru, et je crois à ce que j'ai écrit
Noël GHISALBERTI.
ET SI CAZILHAC NOUS CONTAIT.... SES VINGT SIECLES D'HISTOIRE
Imprimé sur les presses de
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